C’est parti !
C’est parti. Nous partons sur la Route des Algonautes, faire un tour du monde à la rencontre d’experts, les Algonautes, ces personnes qui utilisent l’algue pour « innover et proposer des solutions d’avenir pour les générations futures», dixit Anne-Gaëlle. Tout un programme ! J’ai un peu de mal à réaliser. Quand nous avions évoqué cette idée il y a quelques mois, j’étais loin de penser que cela deviendrait réalité. Mais quelle drôle d’idée… Entre nous, Anne-Gaëlle pense qu’il y a beaucoup de potentiel avec les algues mais pour le moment, elles m’inspirent peu : à part les marées vertes1, les algues toxiques2 et les échouages de goémon3 qui embaument l’atmosphère à des kilomètres à la ronde et font fuir les touristes, je ne vois vraiment pas à quoi elles servent. Avec tous les préparatifs et tellement de choses à boucler, le jour J a fini par arriver très vite. Mais pourquoi j’ai dit oui…
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Les algues dont parle ici Jacqueline ont généralement bien mauvaise presse ! Elle va bientôt découvrir que le monde des algues est immense tant dans sa diversité d’espèces que dans ses applications. Au lieu d’être un problème, l’algue pourrait bien être une solution. Si réduire l’image de l’algue à ces phénomènes est une injustice, il n’en reste pas moins que ces proliférations traduisent l’état de santé de notre environnement littoral et peuvent avoir de graves conséquences environnementales et économiques. L’algue est une messagère, nous aurons l’occasion de voir cela par la suite !
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Une marée verte désigne un phénomène d’échouage massif d’algues vertes sur le littoral. Ces algues vertes sont des ulves et ont également communément appelées laitue de mer. Elles sont naturellement présentes dans l’environnement marin et ne produisent pas de toxines. Leur développement dépend de la température de l’eau, de l’ensoleillement et de la composition de l’eau. Elles prolifèrent quand les eaux sont riches en phosphore et en azote. Au gré des vents et des courants, ces algues s’échouent et entrent en putréfaction. Cette dégradation par des bactéries peut libérer un gaz toxique (hydrogène sulfuré), dont l’inhalation en grande quantité peut être dangereuse pour la santé. Plus d’explications dans le chapitre “Verte”! ↩
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Les efflorescences toxiques, également appelés blooms toxiques, désignent des proliférations de quelques espèces de microalgues ayant la propriété de produire des toxines. On parle souvent de phytoplancton toxique. Certaines de ces toxines sont dangereuses pour la faune marine et d’autres pour les consommateurs de coquillages. En effet, certaines toxines d’accumulent dans les coquillages et ne sont pas détruites à la cuisson. Selon le type de toxines, leur consommation peut engendrer des diarrhées, des paralysies ou des amnésies. En France, la détection et le suivi des espèces phytoplanctoniques productrices de toxines est assurée dans le cadre du REPHY (Réseau d’Observation et de Surveillance du Phytoplancton et des Phycotoxines) mis en oeuvre par l’IFREMER. En fonction des résultats d’analyses hebdomadaires, les autorités administratives départementales peuvent prendre des arrêtés d’interdiction de ramassage et de vente des coquillages pour une période donnée. ↩
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Le goémon est un terme, dérivant du bas-breton gwemon. Il est couramment usité en Bretagne, en Normandie et au Quebec. Il désigne les macroalgues marines dans leur ensemble. Le goémon de rive correspond aux algues fixées sur les rochers. Le goémon de fond désigne les algues récoltées en mer. Le goémon d’épave correspond aux algues échouées sur le littoral, dont les volumes peuvent être très importants après les tempêtes. ↩