C’est quoi une algue ?

Décollage et baptême de l’air. Anne-Gaëlle me demande si je suis au point et si j’ai préparé mes questions. Des questions j’en ai ! Tiens par exemple, c’est quoi une algue ?

Eh bien, première surprise : le mot algue n’est même pas un terme scientifique ! Plutôt une “commodité descriptive”… Si je comprends bien, ce mot serait bien pratique pour mettre dans le même sac des organismes végétaux qui sont en fait très différents entre eux.

Pourtant, vu de la plage, les algues, c’est toutes les mêmes non ? Apparemment non ! Il paraît qu’une algue verte et un arbre pourrait être plus proche cousins que certaines espèces d’algues entre elles1.

Alors quels sont leurs points communs ? Les algues sont des végétaux aquatiques. Elles réalisent la photosynthèse et à partir du moment où il y a de la lumière, du CO2, des sels nutritifs et de l’eau, même de façon transitoire, elles peuvent se développer dans presque toutes les conditons environnementales de la planète. Mais tous les végétaux aquatiques ne sont pas des algues…

La diversité des algues se manifeste entre autres par leurs différences de :

  • taille : de quelques micromètres à plusieurs dizaines de mètres, on distingue deux grands groupes : les microalgues, invisibles à l’oeil nu qui font partie du plancton2, et les macroalgues, le goémon qu’on peut observer à la plage par exemple ;
  • mode de reproduction : reproduction asexuée, reproduction sexuée qu’elles réalisent en une, deux voire trois étapes … ça alors, je n’aurais jamais soupçonné que les algues puissent être aussi créatives côté reproduction…
  • habitat : eaux douces, marines, eaux saumâtres, habitats terrestres, pelages d’ours3, etc. ! Certaines d’entre elles vivent même en symbiose avec d’autres organismes comme dans le cas des coraux, des bénitiers ou des lichens4.
  • couleur : des vertes, des rouges, des brunes, des dorées, des bleues…

Pardon ? A ce moment là j’ai définitivement cessé d’écouter Anne-Gaëlle qui racontait n’importe quoi. Des algues bleues ?! Attention voilà Gargamel ! N’importe quoi ! Je me demande tout de même ce qui détermine la couleur des algues5.

Anne-Gaëlle a boudé jusqu’à Londres. Quand nous sommes arrivées à l’aéroport d’Heathrow, je lui ai dit que je voulais bien croire à ses histoires d’algues schtroumpf mais c’est surtout parce que je ne voulais pas qu’elle me laisse toute seule pour les changements d’aéroport et la correspondance. Je me demande si j’ai encore un échappatoire pour traverser la Manche et rentrer en Bretagne…

En savoir plus

  1. L’étude de ces “relations de cousinage” entre les organismes vivants s’appelle la phylogénie. ↩

  2. Le plancton désigne l’ensemble des êtres vivants, végétaux ou animaux, en suspension dans la masse d’eau, se déplaçant au gré des courants et pour la très grande majorité invisible à l’oeil nu. ↩

  3. Eh oui ! Il existe des ours verts! Ce phénomène a été observé dans les zoos. Lorsque les conditions d’humidité et de température sont favorables à leur croissance, des algues microscopiques peuvent se développer dans le pelage de mammifères et entraîner ce changement de couleur ! ↩

  4. Une symbiose est une association obligatoire entre deux organismes vivants (les symbiontes), qui ne peuvent pas vivre indépendamment l’un de l’autre. Le corail par exemple est l’association d’un organisme animal, le polype, avec une algue unicellulaire, la zooxanthelle. Le polype fournit à la zooxanthelle un abri et des conditions de milieu stables, du CO2 et des éléments minéraux (que sont ses déchets azotés et phosphatés). En retour, la zooxanthelle offre au polype du dioxygène et un complément de nourriture (matière organique) produits par photosynthèse. Quant au lichen, il s’agit de l’association d’un champignon et d’une algue. ↩

  5. Ne t’inquiète pas Jacqueline ! Nous aurons l’occasion de reparler de pigments, de chloroplastes ou de caroténoides ! ↩